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Bibliographie et abréviations
Auteurs

Comportant une trentaine de pages, ce récit est extrait du recueil de dix nouvelles intitulé Histoire du pied et autres fantaisies (2011). Sa qualification, « fantaisies », ne devrait pas renvoyer aux « divertissantes originalités » ni aux « joyeuses et capricieuses extravagances » (Pivot), elle est plus proche du terme fantasy en anglais « qui désigne le travail original de l’imagination, libre de créer sans contraintes et d’adopter des points de vue incongrus » (Dumontet). Elle peut aussi désigner « une forme musicale librement écrite » (ibid.) ; le recueil parcourt en effet la large gamme de tonalités littéraires. Celle de « L’arbre Yama » est sombre. Le récit oscille sur fond lugubre de guerre civile autour de la survie de Mari, une fillette du Liberia, et du rôle qu’y joue sa relation extraordinaire avec les êtres non humains représentés par l’éponyme baobab et une hyène. L’histoire fictive racontée par un narrateur hétérodiégétique se trouve encadrée par des événements réels et situe la nouvelle dans l’espace africain. Il convient de noter que ce n’est pas le premier ouvrage de Le Clézio qui soit nourri d’images d’Afrique. Il s’inscrit dans la lignée des récits tels que Désert (1980), Onitsha (1991), Gens de nuages (1997) ou L’Africain (2004).

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Le titre de la nouvelle renvoie aux deux acteurs de l’intrigue, ledit baobab et Yama qui avait caché dans l’arbre sa petite-fille orpheline, Mari, pour la protéger contre les soldats de Taylor lors du premier épisode de la guerre civile sur fond de trafic de diamants (1989-1993). Le texte s’ouvre sur un souvenir du temps jadis, sur une berceuse chantée par la grand-mère de Mari. Après sa mort, Mari est élevée par sa tante Kona et son oncle Abo au village de Kalango près de la frontière avec le Sierra Leone. Malgré sa peur initiale, elle aime aller rencontrer l’arbre salvateur, d’autant plus que les traces de la mémoire auditive de Mari relient métaphoriquement cet arbre à sa grand-mère protectrice (Yilmaz, 2018, p. 19). Elle « assimile la générosité et la compassion de sa grand-mère à celle de l’arbre qui a fourni son eau pour la nourrir depuis sa naissance » (Christensen 2013, p. 95). L’état de communion entre les deux êtres est décrit à l’aide de belles personnifications où l’arbre offre refuge à la manière des bras ou du ventre de la mère (Espejo 2022, p. 142). Il abrite aussi, à la manière d’une maison, l’âme de l’aïeule de Mari. Durant ses visites devenues rituelles, grâce à l’acte fusionnel avec l’arbre, Mari oublie le temps et peut enfin voir le monde sans menace (AY, p. 127). Pour cette raison, malgré l’interdiction que lui imposent Kona et Abo, inquiets pour elle, Mari ne peut s’empêcher de retourner à l’arbre poussant solitaire au milieu d’une savane sèche. Il s’agit pour elle d’un déplacement qui ressemble à un pèlerinage et qui remplit le vide créé par l’absence de l’affection maternelle (Yilmaz 2018, p. 25-26). Une vénération presque religieuse caractérise la description de la tendre relation entre la fillette et l’arbre, soulignée par les termes qui sont en rapport avec la pratique magico-religieuse (un rituel, saluer, accueillir, parler à voix basse, la paix, la lumière). Le mouvement vertical de la cime de l’arbre touchant le ciel et les nuages peut aussi connoter la valeur sacrée et céleste.

 

Quelques années plus tard, Mari est envoyée en ville pour parfaire son éducation. Devenue pensionnaire dans un collège catholique à Monrovia, au début, elle se sent solitaire, mais avec le temps, elle se fait une amie – une jeune et riche Libanaise Esmée, en quelque sorte orpheline comme Mari (après le divorce de ses parents, Esmée voyait rarement son père qui était souvent en voyage et jamais sa mère qui vivait au Liban avec un autre homme). Esmée invitait Mari à passer les jours de congé dans la belle villa de son père, vendeur des diamants et « photographe voyeur des violences perpétrées au cours des guerres civiles » (Salles 2022, p. 200). Elle y fête aussi son dix-septième anniversaire pendant l’été 2003. Le soir de l’anniversaire marque une nouvelle étape dans la vie de Mari qui devient alors une jeune femme et entre ainsi dans le monde des adultes.

 

 

Le contexte de guerre 

 

 

Cette fête met aussi fin à une période insoucieuse et voit les conflits de la deuxième guerre civile libérienne s’aggraver (la guerre a débuté au nord en 1999). Après l’apparition d’un groupe rebelle au sud du pays, il y a de nombreuses victimes civiles et des milliers de personnes sont déplacées de leur territoire. Toujours préoccupé par les injustices infligées aux plus vulnérables, l’écrivain qui a connu lui-même la Seconde Guerre mondiale dans son enfance, détaille les horreurs accomplies par les rebelles fanatiques et la terreur des enfants soumis à la violence de la guerre. Mari et Esmée n’ont pas réussi à s’enfuir de la zone guerrière malgré l’intervention des soldats des Nations unies. Les Noirs, comme Mari, étant discriminés, Esmée a décidé de rester avec son amie au lieu de partir seule en hélicoptère militaire. Poursuivies par des mercenaires redoutables, « seules contre le reste du monde » (AY, p. 145), les jeunes amies traversent le pays en guerre. Elles se dirigent vers l’espace familier pour Mari, son village natal, mais les dangers et les atrocités de la guerre les empêchent d’y rester. Les animaux rencontrés sur leur chemin ne sont pas moins menaçants : les deux fugitives doivent affronter les babouins, les cochons sauvages et les moustiques. Il est curieux de remarquer à ce propos que des vautours qui circulent au-dessus d’elles, haut dans le ciel, ne sont pas perçus péjorativement par Mari mais apparaissent pour elle comme de vrais « anges gardiens » (Salles 2022, p. 200).

 

 

Le lien avec la nature 

 

 

La vie sauvage s’avère porteuse de liberté et les filles trouvent leur refuge auprès de l’arbre Yama : « Ici la folie des hommes ne peut pas entrer, c’est loin de l’avidité des hommes pour le pouvoir, de leur soif de sang, de leur désir de diamants » (AY, p. 144). En raison de la peur des soldats et à cause des problèmes de santé d’Esmée, les deux filles doivent demeurer au creux de l’arbre. Se trouvent ainsi illustrés une admirable amitié, l’instinct de survie et le rôle bienfaiteur de la nature (Espejo 2022, p. 142). Mari fait alors preuve d’une sagesse ancestrale quand elle soigne son amie fragile : elle profite des propriétés médicinales de l’arbre, de ses feuilles et de l’ipomée rampant entres ses racines. La culture matriarcale et les connaissances traditionnelles transmises oralement par sa grand-mère (symbolisées par la berceuse du début du récit) l’aident donc à survivre en « puis[ant] en soi le courage de persévérer dans les pires conditions » (Christensen 2013, p. 95). Au niveau de la narration, reviennent des mots appartenant au registre religieux et des prières de protection, de salut et de sagesse suivent le glissement des deux filles à l’intérieur de l’arbre (AY, p. 144, 146). L’aspect divin de Yama demeure tel qu’il était depuis le début de l’histoire et son secret officialise, comme le dit Marina Salles, « l’amitié entre Mari et Esmée » (2014, p. 220). A l’instar d’autre arbres de l’œuvre leclézienne, il devient « le refuge et le centre préservé, quasi sacré, pour [cette] amitié » (Salles 2014, p. 220). Mais le contact de Mari avec l’arbre s’effectue aussi au niveau charnel, il est très sensoriel. La jeune femme fait de nouveau corps avec l’arbre : métaphoriquement et littéralement, elle a accès à un paysage vivant duquel émerge, d’une manière assez surnaturelle, un nouvel être portant secours : une hyène. Pour la décrire, l’écrivain se serait inspiré entre autres des photographies du Sud-Africain Pieter Hugo sur les hommes dompteurs de hyènes au Nigeria (Dumontet).

 

 

La dimension mythique du texte

 

L’hyène s’appelle Suluwo dans la langue mandinka, la langue de Yama, et fait office de veiller sur les deux adolescentes cachées dans l’arbre. Mal famée dans l’imaginaire collectif occidental, elle est la maîtresse puissante de la terre natale de Mari (AY, p. 150) qui protège Mari et Esmée des meurtiers : chaque soir, elle exerce « une sorte de danse rituelle » (Salles 2022, p. 154) autour de leur refuge et efface leurs traces avec « son odeur âcre et puissante » (AY, p. 149). Son intervention sauve les filles et, selon Salles, « oriente [le texte] du côté du mythe et de la pensée magique » (2022, p. 154) : « [s]on apparition à la lumière de lune, auréolée de poussière, confirme son caractère sacré » (2022, p. 155). Quand la guerre est finie, Mari et Esmée sortent de leur abri : après une longue période de détachement, elles ressemblent aux fantômes des victimes de la guerre (violées, massacrées et enterrées) mais sont finalement saines et libres. Pendant qu’Esmée ira voir son père parti d’Afrique pour toujours, Mari restera pour enseigner aux enfants de son pays dévasté à lire et à écrire, en incarnant ainsi « l’avenir positif de l’Afrique, celui qui rompra avec les séquelles de la colonisation et de l’esclavage » (Salles 2022, p. 155).

 

Bruno Thibault, étudiant ce texte dans l’optique de la force de caractère féminin dans l’adversité, met en valeur la dimension mythologique de la nouvelle : selon lui, ce récit ré-affirme la puissance du mythe (2013, p. 41). Tout d’abord, la marche des deux amies à travers la savane peut être vue comme « un retour aux sources et un voyage de l’autre côté » (Thibault ​​ 2013, p. 42). Ensuite, l’arbre gigantesque aux « racines plonge[a]nt dans la terre aux quatre directions du monde » (AY, p. 143), correspond à l’image archétypique de l’arbre ancestral décrit par Mircea Eliade (1979, p. 57-65). Puis, le temps passé au cœur de cet arbre (avec son entrée symbolisant un espace utérin), peut renvoyer « à l’enfance qu’accompagne un certain retour au sacré, lié aux croyances animistes » (Thibault 2013, p. 43). Et finalement, l’hyène, « venue de l’autre côté de la vie, couleur de nuit, taciturne, magique » (AY, p. 150), elle peut représenter « une puissance tutélaire et totémique » en tant que « l’envoyée de Yama » (AY, p. 149).

 

Cette nouvelle, dénonçant la cruelle et impitoyable réalité vécue par les deux amies, emprisonnées au centre de conflits armés (Espejo 2022, p. 129), met en avant aussi bien la condition de l’adolescente pendant la guerre que sa relation particulière avec l’environnement naturel. Dans une analyse écoféministe, Sandra Christensen cible l’interaction personnelle de la protagoniste avec la nature : vivant en pleine osmose avec elle, Mari identifie « la valeur intrinsèque de chaque élément dans l’environnement » (2013, p. 95). Cette profonde liaison, symbolisée surtout par l’arbre, renvoie aux origines ancestrales. On peut ajouter que « L’arbre Yama » répond entièrement à la démarche de Le Clézio-écrivain, qu’il expose dans un de ses entretiens récents : se servir des mots pour mettre ses mots au service d’une cause juste, par exemple « en faveur des déshérités que sont les personnes âgées et les enfants dans le cas des guerres, ou en faveur de la flore et de la faune qui sont notre maison » (2023/2024, p. 128). Le récit peut en effet être lu comme un hommage rendu aux enfants ayant la malchance de naître ou de vivre pendant les conflits militaires. Il réfère tristement la réalité du monde actuel où les actions destructrices des groupes radicaux divers (menées en vue d’intérêts économiques ou autres) menacent toujours la paix. Le respect de la jeune fille pour l’arbre et pour l’environnement naturel contraste avec la violence de ceux qui déclanchent les guerres : il est possible de déduire, à la lecture de ce texte, que le contact intime et sacré avec la nature apparaît comme notre unique refuge.

 

 

Natalia Nielipowicz

(2024)

 

 

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ​​ 

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